mardi 10 mars 2009

19 - Seul dans les dunes (2)


La moto est immobilisée á 2 mètres de la piste au pied de la dune. Les véhicules qui arrivent en haut de la dune n’ont aucune chance de pouvoir modifier leur trajectoire dans la descente. Lorsque le premier camion passe á un mètre de la moto, je me hâte de la déplacer hors de portée.
Il n’est pas nécessaire d’être un expert en mécanique pour comprendre que le problème est d’origine électrique. Il faut que je démonte les réservoirs et le carénage pour accéder au faisceau. C’est alors que je me rends compte que je n’ai plus ma clé tube de 13, seul outil utilisable pour démonter les réservoirs. Malgré les recommandations du team manager les jours précédents, j’avais attaché cette clé sur le support en aluminium du road book avec deux petits élastiques. Les élastiques sont toujours là, mais la clé a disparu.
Une grande dune devant moi masque l’horizon. Elle se trouve á environ un petit kilomètre. De ma position je peux voir qu’il y a des spectateurs postés au sommet. Alors que j’envisage d’aller á leur rencontre, trois hommes venus de nulle part m’interpellent en me proposant leur aide. Je me rapproche d’eux pour leur expliquer que je n’ai plus d’outil pour pouvoir démonter ma moto. Ils enjambent alors la clôture et immédiatement saisissent ma moto pour la déplacer de l’autre côté de cette même clôture.
Nous nous présentons. L’un d’eux se nomme Christian. Il est le fils du propriétaire du terrain sur lequel je suis tombé en panne, et coïncidence absolument incroyable, il est responsable des ventes chez YAMAHA Argentine. Ma chance ne s’arrête pas là. Son camion Yamaha achalandé d’outillage est garé á environ 2 kilomètres. Spontanément, il m’annonce qu’il part á la recherche des outils. Une heure passe et le voila déjà de retour. La réparation ne durera que quelques minutes.
Quelle frustration mes amis ! J’aurais perdu au total deux heures pour un réparation mineure. Je ne peux partir ainsi sans les remercier en accédant á leur invitation de les rejoindre en haut de cette immense dune où le reste de sa famille est réunie. J’enfourche donc la Yam ronronnant et je part au devant d’eux. L’accueil est chaleureux. Des dizaines de spectateurs veulent connaitre la raison de mon arrêt qu’ils ont observé de loin. Tous veulent m’offrir á boire.
Devant cet attroupement inattendu au milieu d’une spéciale, l’hélicoptère de l’armée transportant les journalistes se pose á une centaine de mètres. Pour un peu on se croirait dans un film de la guerre du Vietnam. Jean Michel, journaliste de son état se précipite suivi d’un caméraman. Il est avide de saisir cet instant et il m’interroge. C’est alors que le caméraman annonce que la batterie est hors service. Frustré de cet incident, il partagera malgré tout un verre de boisson gazeuse et un sandwich avec nos amphitryons.
Il faut maintenant que je reparte. Il me reste une centaine de kilomètres avant la fin de la spéciale suivie de 600 kms de liaison pour rejoindre le bivouac.

A SUIVRE

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